Journaliste harcelé, Daspo de 3 ans pour le fan de la Fiorentina : c’est pourquoi les excuses ne suffisent pas

Harcèlement à la télé

Le commissaire de police de Florence a délivré un Daspo de 3 ans pour éloigner le supporter de la Fiorentina de la région des Marches accusé d’avoir harcelé la journaliste Greta Beccaglia en direct à la télévision au stade d’Empoli le 27 novembre des événements sportifs.


La mesure administrative est arrivée pour Andrea Serrani, 45 ans, restaurateur de Chiaravalle (Ancône), le supporter de la Fiorentina de la région des Marches qui a été dénoncé hier pour violences sexuelles pour avoir agressé la journaliste Greta Beccaglia de Toscana Tv samedi dernier devant le stade ‘Castellani’ d’Empoli alors qu’il était engagé dans une émission en direct avec Toscana TV à la fin du match Empoli-Fiorentina.

Le commissaire de police de Florence, Filippo Santarelli, a publié hier le Daspo, qui est entré en vigueur aujourd’hui. La mesure préventive interdit à Serrani d’accéder aux stades pendant trois ans. Andrea Serrani fait l’objet d’une enquête du parquet de Florence dans le cadre d’une enquête qui émet l’hypothèse du délit de violences sexuelles.

Journaliste harcelé en direct : un deuxième homme signalé

L’animateur de l’émission télévisée est également temporairement suspendu, puisqu’il avait minimisé l’incident.

« Je me suis trompé et je m’excuse »

« Je ne voulais parler à personne, juste aller à la voiture, j’ai fait une erreur et je m’excuse : je veux la rencontrer, quand c’est possible, quand elle veut ». Ainsi dit Serrani traqué par Le moustique sur Radio 24. « Chez moi ils m’ont dit ‘Comment t’es venu à l’esprit ?’, a aussi dit mon partenaire. Ils me connaissent, ils savent que je ne suis pas une mauvaise personne, nous traversons toutes les peines du monde ». Sur l’accusation d’avoir craché sur sa main avant le harcèlement, l’homme précise : « Je toussais, je n’ai pas craché. une chose pareille… ». Serrani, parle d’un « geste goliardique » mais les excuses n’ont pas suffi pour éviter la mesure administrative.

La différence entre harcèlement et violence sexuelle

En fait, minimiser ce qui s’est passé, c’est faire partie du problème. La Cour pénale de cassation (arrêt 27042/2010) a en effet établi que tout acte consistant en un contact corporel (même fugitif et impromptu) constitue une violence sexuelle (article 609 bis du code pénal) s’il est commis entre sujet actif et passif du crime, ou en tout cas à une implication de la sphère physique de ce dernier « et met donc en danger la libre autodétermination de la personne offensée dans sa sphère sexuelle ». Pour cette raison, toucher volontairement les fesses, même par-dessus les vêtements, configure la violence sexuelle et non le simple harcèlement sexuel. Le harcèlement (article 660 du code pénal italien), en revanche, se produit en présence d’expressions vulgaires à caractère sexuel ou d’actes de séduction envahissants et insistants autres que les abus sexuels.

Et il ne suffit pas de dire que vous « vous êtes touché les fesses par plaisanterie » : la sentence 46218 de la Cour de cassation criminelle du 12 octobre 2018 a également établi que « l’intrusion violente dans la sphère sexuelle d’un sujet, même si elle s’est produite  » joci causa  » (comme une plaisanterie) ou dans le but de se moquer de la victime, elle dépasse le simple acte de violence privée et se qualifie de violence sexuelle.

« S’il s’excuse, cet homme fait le strict minimum », explique Greta Boccaglia interrogée par Rainnews. « Mais des excuses dans ces cas ne suffisent pas. La justice doit suivre son cours et établir que ce geste honteux est répréhensible ».

Quel est le vrai problème de l’affaire Greta Beccaglia


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