La grande supercherie des fonds d’investissement verts

Ils sont créés pour soutenir l’énergie et les activités durables, pourtant environ la moitié des investissements des fonds verts se retrouveraient dans des activités liées aux combustibles fossiles ou à l’aviation. C’est la plainte qui vient de une enquête menée par différents médias européens qui ont analysé la composition du portefeuille des 838 fonds actions « vert foncé » (c’est-à-dire qui intègrent des objectifs de durabilité dans leur politique d’investissement) présents sur le marché européen. Selon l’enquête, près de la moitié (388) investissent dans une ou plusieurs entreprises actives dans les énergies fossiles ou l’aviation, deux des principales causes du réchauffement climatique et du changement climatique.

Les fonds examinés sont appelés fonds « article 9 » car ils sont définis par les règles européennes comme visant des investissements durables ou des réductions d’émissions. « Les fonds revendiquant le statut ‘Article 9’ doivent poursuivre un objectif social ou environnemental explicite, comme prévenir les violations des droits de l’homme ou la pollution de l’environnement », explique Follow the Money, l’un des journaux d’investigation qui a coordonné l’enquête. De plus, ils ne peuvent en aucun cas infliger des « dommages significatifs » à d’autres cibles durables.

Depuis l’année dernière, la réglementation européenne oblige les institutions financières à divulguer le niveau de durabilité de chacun de leurs produits d’investissement. Mais selon l’enquête, la mauvaise définition de la réglementation a conduit de nombreux fonds à exploiter les failles pour déplacer des millions d’euros vers les secteurs polluants. Le régulateur néerlandais des services financiers, l’AFM, a déclaré qu’il n’y avait pas de définition concrète de l’investissement « durable » et que la Commission européenne essayait de proposer des règles plus claires.

Selon ce qui a été révélé par les journalistes qui ont mené l’enquête, en Italie, plus de 49 % des investissements verts foncés se retrouvent dans des entreprises grises (c’est-à-dire des entreprises qui n’ont pas de caractéristiques de durabilité). L’argent finit par financer des supermajors (dont Shell, Total, BP et Saudi Aramco), des compagnies aériennes (dont Lufthansa, Delta et Air France-KLM) et des géants du charbon (tels que RWE, Glencore et Uniper).

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