ce qui est arrivé à Castillo

Une tentative de coup d’État au Pérou s’est terminée par l’arrestation et l’éviction du président Pedro Castillo et la nomination de la vice-présidente Dina Boluarte. Le pays andin est en pleine crise politique avec l’ancien syndicaliste qui a tenté de résister à une procédure de destitution par le Parlement. L’ancien président avait annoncé la dissolution du parlement quelques heures avant qu’il ne se réunisse pour décider de son sort. Il avait également annoncé la mise en place d’un « gouvernement d’urgence exceptionnel » et souhaité « convoquer au plus vite un nouveau Congrès avec pouvoirs constituants ».

Désormais, c’est la vice-présidente Dina Boluarte qui doit diriger le pays vers les prochaines élections : « J’assume le pouvoir conformément à la Constitution du Pérou, à partir de ce moment » et jusqu’en « juillet 2026 », date à laquelle le mandat de Castillo aurait expiré, a-t-elle déclaré lors d’une cérémonie devant le Parlement de Boluarte. Élue en juillet 2021 avec l’ancien président désormais de gauche et par son propre parti d’inspiration marxiste (Pérou libre), elle est la première femme à diriger le Pérou.

Dina Boluarte

Pedro Castillo, 53 ans, a plutôt été interpellé : l’ancien chef de l’Etat est apparu en vidéo assis sur une chaise et entouré de procureurs et de policiers. Selon les médias péruviens, Castillo a ensuite été transféré par hélicoptère vers une base des forces spéciales de la police à Lima, où il devrait être détenu jusqu’à 15 jours. Sa destitution pour « incapacité morale », retransmise en direct à la télévision, a été approuvée par 101 députés sur 130, dont 80 dans l’opposition.

Selon la police, après l’échec de sa tentative de dissolution, M. Castillo avait l’intention de se réfugier à l’ambassade du Mexique et de demander l’asile, mais a été arrêté plus tôt. Pendant ce temps, des centaines de manifestants se sont rassemblés pacifiquement devant le Parlement pour dénoncer la corruption présumée du gouvernement.

Manifestations après le coup d'État au Pérou

Pedro Castillo avait déjà échappé à deux requêtes en destitution pour « incapacité morale », une procédure qui avait auparavant fait tomber deux présidents en exercice, Pedro Pablo Kuczynski en 2018 et Martin Vizcarra en 2020. Castillo est notamment accusé de crises ministérielles à répétition et de la formation de quatre gouvernements en huit mois, un événement sans précédent au Pérou.

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