Ces « non » qui aident à grandir (enfants et parents)

Femme

Éduquer un enfant, c’est aussi dire « non » : il ne faut pas avoir peur du conflit avec ses enfants, mais rester ouvert et ferme pour leur montrer le chemin de la vie


De nos jours, la pensée commune considère la famille comme le contexte deharmonie affectivebien-être et bonheur. Cette vision est récente, elle s’est formée au XXe siècle et a été précédée par des siècles d’autoritarisme de la figure paternelle, des relations familiales contractuelles, des impositions rigides et peu de détournements dans le soin et l’éducation des enfants. Au lendemain de cette ère autoritaire, la perspective d’aujourd’hui est plutôt devenue plus moulée maternel: il y a une grande attention aux soins et à l’éducation et l’enfant est placé au centre. Comme l’a affirmé le formateur et le conseiller Paul Raguse sur UppaCependant, cette attitude conduit souvent à une concentration excessive sur l’enfant, qui devient plus prévalent que le parent ; pour sa part, le parent renonce souvent à son propre rôle éducatif par peur de blesser, de laisser des dommages psychologiques ou dans le développement de l’enfant mais aussi par peur de conflit.

Parce qu’on ne sait pas dire « non » aux enfants

La crainte des parents est que dire non compromet la relation avec des enfants. D’où vient cette peur ? Ragusa soutient que « cette anxiété et ce sentiment de culpabilité que nous ressentons à la peur de compromettre un lien aussi fondamental par un non, dérivent d’une matrice infantile qui influence et souvent tyrannise notre compétence conflictuelle ». Parmi les exemples classiques, la mère qui cède aux sollicitations du garçon de 4 ans qui veut manger un énième bonbon, le père qui n’arrive pas à retirer le smartphone des mains de sa fille de 12 ans, qui l’utilise en permanence, manifeste une difficulté personnelle à tenir sa place d’adulte qui oriente, rassure, fixe, influence ; tout cela parce qu’ils sentent qu’ils ne peuvent pas gérer les effets de ces actions sur leurs enfants. Ce genre de infantilisme elle empêche les parents de s’occuper de leurs enfants et les oblige à continuer à s’occuper plutôt d’eux-mêmes, cherchant une rédemption et une récupération de leurs expériences d’enfance (du non reçu pendant l’enfance).

Dire « non » génère de la solitude

Les plaintes, les demandes constantes, les crises de colère, les tensions, les cris sont difficiles à supporter pour quiconque. Mais sans fondement, en plus de cela, comme le prétend le formateur, le véritable effort de dire « non » est d’éprouver la solitude. « Les relations conflictuelles impliquent un élément de séparation, d’altérité et de distance, conséquence inévitable de la fin de l’illusion qu’il est possible de réaliser une unité fusionnelle non conflictuelle. […] Dire non, c’est alors entrer en contact, reconnaître que l’autre existe à côté de nous. Mais le non est aussi conflictuel : il soutient la relation et accepte ses complications, ne renonce pas même en cas de conflit ».

Il est clair que les non qu’un parent doit dire ne sont pas arbitraires, impromptus, punitifs : ils sont le résultat d’un projet pédagogique clairs et partagés au maximum entre parents, sont les non qui nous permettent de donner à nos enfants des informations précises : « Non, ce n’est pas le moment… », « Non, tu ne peux pas faire ça… », mais maintenir la relation, dans une perspective d’ouverture et d’écoute. Si le résultat est un conflit, cela signifie que les parents font ce qu’il faut. Il y a une façon et un moment de dire « non » aux enfants (sans oublier qu’il y a aussi beaucoup de « oui » explicites ou implicites), selon l’âge et le contexte, mais ce qui doit rester clair c’est que les parents ne sont pas, ne doivent pas être au même niveau que leurs enfants, mais doivent avoir le courage de prendre en main leur parentalité et de l’exercer comme guides, fondements et barrières dans la croissance de leurs enfants.

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