« Complice de crimes contre l’humanité »

Pas de paix pour TotalEnergies : en plein conflit syndical avec les travailleurs de ses raffineries en France, qui laisse à sec plus d’un tiers des pompes à essence du pays, le géant transalpin de l’énergie doit désormais faire face à la plainte de « complicité dans les crimes de guerre » présentée par deux ONG ukrainiennes au Parquet national antiterroriste français.

Les deux ONG, Razom We Stand et Darwin Climax Coalitions, soutiennent que TotalEnergies aurait contribué à fournir au gouvernement russe « les moyens nécessaires pour commettre des crimes de guerre », suite aux révélations d’août qui liaient les opérations restantes de la société française en Russie à des opérations de ravitaillement en carburant à bases militaires dans le sud-ouest de la Russie. La nouvelle avait été donnée à l’époque par le journal Le Monde, sur la base « d’informations recueillies par l’ONG Global Witness et obtenues auprès de la base de données financière Refinitiv, propriété de la Bourse de Londres ».

Sur la base de ces informations, Le Monde « a pu retracer la chaîne d’approvisionnement qui mène du champ gazier de Termokarstovoye, en Sibérie, à deux bases aériennes militaires (Morozovskaya et Malchevo) qui accueillent chacune un escadron d’avions de combat multi-rôle ». Il s’agit des avions accusés par Amnesty International et Human Rights Watch d’avoir frappé la population civile ukrainienne, notamment lors du bombardement du théâtre Marioupol, qui a causé la mort d’environ 600 personnes, survenu le 16 mars dernier. Un « crime de guerre « prouvé », selon Amnesty International.Le champ gazier est géré par la société russe Terneftegaz, qui était à l’époque contrôlée à 49 % par TotalEnergies.

Le géant français a qualifié les allégations de « scandaleuses et diffamatoires », ajoutant que la société adhère strictement à la politique de l’UE et aux sanctions européennes. La société a annoncé fin août la vente de ses parts dans le champ gazier (des mois après l’attentat du théâtre de Marioupol), mais elle est toujours présente en Russie et détient près de 20% de Novatek, le deuxième gaz naturel russe. producteur.

Parce que les ouvriers de la raffinerie quittent la France à sec

Pour TotalEnergies, la dénonciation des ONG ukrainiennes n’est pas le seul casse-tête judiciaire international auquel il faut penser : en septembre, les maires de Paris et de New York, ainsi qu’Amnesty, ont assigné le géant français à la barre pour non-respect des engagements sur le climat.

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