De plus en plus de pays européens vous permettent de changer de genre avec une auto-certification

Dans de plus en plus de pays européens, changer de genre sur ses documents sera très simple et une simple auto-certification suffira. L’Espagne et l’Écosse ne sont que les deux derniers pays à accorder aux personnes transgenres la pleine autodétermination de genre. Le Parlement d’Édimbourg a approuvé une réforme dans ce sens qui élimine la nécessité d’un diagnostic médical de dysphorie de genre et abaisse l’âge minimum de 18 à 16 ans pour pouvoir demander le changement légal. La réforme a été adoptée par 86 voix contre 39, faisant de l’Écosse le premier pays du Royaume-Uni à adopter un processus d’auto-identification.

Le projet de loi, soutenu par le Parti national écossais (SNP) au pouvoir et d’autres partis au parlement à l’exception des conservateurs, a rencontré l’opposition de certaines militantes des droits des femmes. Ces derniers ont fait valoir que les changements pourraient constituer une menace pour la sécurité des femmes et des filles en facilitant l’accès des agresseurs masculins potentiels à des espaces monosexuels tels que les toilettes. Mais la ministre écossaise de la justice sociale, Shona Robison, a objecté que l’adoption de lois similaires dans d’autres pays profitait aux personnes transgenres et entraînait une diminution « significative » de la violence à leur encontre. « Je pense que nous pouvons tous espérer que les personnes trans en Écosse pourront également bénéficier de ces résultats positifs, car la loi supprime les obstacles à la jouissance de leurs droits humains », a déclaré Robison au Parlement avant le vote.

Des critiques similaires ont également été formulées en Espagne contre la ley trans. Le ‘Projet de loi pour l’égalité réelle et effective des personnes trans et pour la garantie des droits des personnes LGBTI‘ a été approuvé aujourd’hui à la Chambre, avec 188 voix en faveur du gouvernement de coalition, 150 contre le Parti populaire et Vox, et sept abstentions. Parmi celles-ci, celle de la socialiste Carmen Calvo, figure socialiste la plus visible en matière d’opposition à cette loi, qui entretient désormais la résistance au sein du parti. Le projet de loi simplifie la procédure de changement de sexe sur la carte nationale d’identité d’une personne, lui permettant de demander le changement sur la base d’une simple déclaration.

La loi est l’un des projets phares de Podemos, le parti de gauche radicale qui fait partie de la coalition dirigée par les socialistes du Premier ministre Pedro Sanchez. « Enfin cette loi dépathologise la vie des personnes trans et garantit leurs droits », s’est exultée la ministre de l’Egalité, Irene Montero, arguant que « les femmes trans sont des femmes », et accusant l’opposition à la loi de « transphobie ». Jusqu’à présent en Espagne, les adultes pouvaient demander le changement de sexe sur des documents avec un rapport médical attestant de la dysphorie de genre et la preuve d’avoir suivi un traitement hormonal pendant deux ans, tandis qu’une autorisation judiciaire était requise pour les mineurs.

En Europe, le Danemark a été le premier pays à accorder le droit à l’autodétermination de genre en 2014. Des réformes de genre ont ensuite été approuvées en Irlande, en Belgique, au Portugal, en Norvège et récemment en Suisse. En Italie, le changement légal de genre est encore lié à une loi de 1982 selon laquelle la « correction chirurgicale » du sexe est nécessaire. En fait, cependant, il y a eu deux arrêts de la Cour de cassation et un des Cour constitutionnelle grâce à quoi dans de nombreux tribunaux italiens, auxquels il faut s’adresser pour obtenir la reconnaissance, les juges ne demandent souvent qu’à accompagner la demande de l’avis d’un expert, un psychologue faisant partie d’un service public.

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