« Il ne respecte pas toujours les mesures de sécurité », accuse Air France

Air France est au centre de la polémique en raison de soupçons de non-respect des protocoles de sécurité. L’autorité française en charge de l’enquête sur les accidents aériens a publié cette semaine un rapport dans lequel elle met en lumière la récurrence d’incidents où les règles ont été ignorées par les équipages de la compagnie aérienne.

Le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (Bea) s’inquiète « d’une certaine culture installée chez certains équipages d’Air France qui encourage la propension à sous-estimer l’apport d’une application rigoureuse des procédures à la sécurité » et invite l’entreprise à « mettre le respect avec les procédures au cœur de la culture sécurité de l’entreprise ».


Le rapport est basé sur un accident survenu le 31 décembre 2020 lors d’un vol entre Brazzaville, en République du Congo, et Paris à bord d’un Airbus A330. Une fuite de carburant détectée à l’altitude de croisière a incité l’équipage à se dérouter vers l’aéroport de N’Djamena au Tchad, mais n’a pas respecté la procédure de sécurité « Fuel Leak » qui impose de couper le moteur du côté avant où la perte s’est produite . Selon le rapport, cela a été « délibérément omis par l’équipage ». « Cette décision a créé un risque d’incendie important et a considérablement réduit la marge de sécurité des vols, car l’incendie a été évité par accident », souligne le rapport.

Bien qu’il soit souligné que le nombre de vols d’Air France ayant donné lieu à des enquêtes est « extrêmement limité », Bea affirme avoir constaté « à travers un certain nombre d’enquêtes récentes que les équipages concernés ont pu renoncer à certaines procédures de manière conforme . « . L’organisation cite par exemple un double accident survenu les 28 et 30 mars 2017 au cours duquel le même équipage est monté trop vite. Le 12 septembre 2020, un Airbus A318 « n’a pas respecté les procédures opérationnelles d’arrivée rapide sur la piste de Paris-Orly ». « Lors de l’approche finale, l’équipage disposait de très peu de ressources pour faire face à d’éventuels imprévus.

Le bureau d’enquête remet également en cause certaines phrases du manuel d’exploitation des pilotes d’Air France telles que : « sait déroger aux procédures en concertation avec l’équipage lorsque la sécurité l’exige » ou « improvise face à l’imprévisible pour obtenir un résultat plus sûr ». Bea estime qu’Air France devrait plutôt « mettre le respect des procédures au cœur de la culture sécurité de l’entreprise ».

4.2/5 - (15 votes)

Laisser un commentaire