Kamala Harris « prend la pose » sur Vogue, mais c’est la polémique pour les baskets. La robe est-elle encore « la nonne » ?


Un manque de respect, en effet : dépeindre Kamala Harris en couverture d’une bible de la mode comme le magazine ‘Vogue‘, avec les Converse All Star aux pieds qui font le style de la nouvelle vice-présidente des États-Unis d’Amérique si, trop simple, « ça ne se fait pas », c’est « irrespectueux », disent-ils. Et cela l’est encore plus si la photo en question prévue pour le numéro de février n’a pas été choisie avec son staff qui, selon le journaliste de Huffington Post Yashar Ali, pour l’occasion, avait convenu avec le magazine d’une autre image de Harris, plus formel dans son tailleur-pantalon bleu, choisi oui, mais uniquement pour la couverture numérique. Sur le papier, en effet, l’homme de 56 ans se démarque de tout son long, avec des chaussures de sport bien en vue qui soulignent ce « premier pas dans l’histoire » indiqué en légende du compte social du magazine.

« Faire l’histoire a été la première étape. Maintenant, Harris a une tâche encore plus monumentale : aider à guérir une Amérique divisée et la guider hors de la crise », lit-on sur Instagram accompagnant les poses de Kamala Harris signées par le photographe Tyler Mitchell. Dommage cependant que plus que le rôle exceptionnel de la première femme officiellement à la vice-présidence de la Maison Blanche à partir du 20 janvier, le modèle de chaussure porté pour un cliché défraye la chronique ce qui, au final, confirme à quel point l’esthétique , l’image, a encore un grand poids dans la transmission des messages à capter en filigrane.

Kamala Harris, qui est la première femme vice-présidente des États-Unis

La photo de Kamala Harris en couverture de Vogue

En effet, l’émission actuelle de la photo « irrespectueuse » de Kamala Harris (« Ce n’est pas à la hauteur des standards de Vogue », ont objecté les partisans du sénateur) semble avoir ses origines dans la polémique contre le réalisateur de Vogue Anna Wintour, déjà critiquée pour ne pas avoir reconnu le travail des journalistes, photographes et stylistes appartenant à des minorités et pour avoir favorisé un environnement de travail résolument hostile durant sa longue carrière dans le monde de la mode (le film ‘Le Diable s’habille en Prada’ docet). « Le Wintour doit partir », l’un des nombreux commentaires écrits sur les réseaux sociaux par ceux qui alimentaient l’aversion pour l’attitude de l’imperturbable réalisateur qui avait pris l’entière responsabilité de ne pas en faire assez pour promouvoir et représenter la communauté noire entre les pages de son un journal.

De toute évidence, cependant, ces excuses ne suffisaient pas, car il y a aussi ceux qui, en plus du détail gymnastique du look de Kamala Harris, ont également remarqué la prétendue tentative du magazine de « blanchir » sa peau avec une stratégie d’éclairage. Vogue a cependant résolument rejeté toutes les allégations, déclarant qu’il ne voulait en aucun cas éclaircir le visage de Harris et soulignant que la vice-présidente a rejeté les stylistes du magazine, préférant les conseils de son équipe : « Les deux looks ont été choisis par la vice-présidente et son personnel » a expliqué la source al Poste de New York: « Ils voulaient représenter le leader et la personne : nous avons choisi l’image qui captait sa personnalité et son authenticité ».

Mais la personnalité ainsi immortalisée, semble-t-il, n’est pas tout à fait ce que Harris aurait voulu transmettre aux lectrices du magazine, comme si porter une paire de baskets ou un talon vertigineux de 12 pouces faisait la différence en se révélant plus ou moins capable de couvrir un rôle de prestige, comme si encore, malgré toutes les belles intentions professées comme théories de la substance au-delà de l’apparence, l’habit faisait ce fameux « moine » d’un ordre fantôme résultant de l’équivalence entre intériorité et image extérieure.

« Strike a pose » : Madonna a chanté dans sa célèbre chanson intitulée « Vogue » : « Ça ne fait aucune différence si tu es noir ou blanc… Tu es une superstar ». Plus juste que jamais, aujourd’hui comme en 1992.

4.5/5 - (25 votes)

Laisser un commentaire