La base russe de Sébastopol attaquée

La tension est vive en Ukraine, où les troupes russes poursuivent leurs attaques dans le sud du pays. Plus tôt ce matin, le 20 août, de nouvelles frappes de drones contre des cibles russes en Crimée et dans d’autres parties occupées de l’Ukraine ont été signalées. Un drone ukrainien a mené un raid sur la base russe de Sébastopol en plein jour. L’appareil aurait percuté un bâtiment du commandement de la flotte de la mer Noire, provoquant une colonne de fumée.

Une source officielle citée par Interfax a donné la version suivante : le véhicule s’est écrasé sur le toit après avoir été abattu par des antiaériens, la menace a été écartée. C’est ce qu’a annoncé le chef de l’administration russe de la ville, Mikhail Razvozhayev, expliquant que l’explosion ressentie ce matin a été causée par la chute des restes du drone abattu. « Il est tombé sur le toit et a pris feu », a-t-il dit, précisant qu’il n’y a pas eu de victimes. L’incident d’aujourd’hui s’ajoute aux nombreuses explosions enregistrées ces derniers jours en Crimée, dont l’Ukraine n’a pas officiellement revendiqué la responsabilité.

Le changement de garde de la flotte de la mer Noire

L’attaque démontre, une fois de plus, à quel point les Ukrainiens sont capables de frapper en profondeur en utilisant différentes armes. Le timing confirme également les capacités offensives de l’Ukraine. Aujourd’hui, la Russie a remplacé le commandant de la flotte de la mer Noire après une série de revers, notamment une attaque contre l’une de ses bases de Crimée et la perte de contrôle de Snake Island en juin. L’agence de presse Tass rapporte que Viktor Sokolov a lui-même annoncé qu’il dirigeait la flotte qui a son siège en Crimée, après avoir remplacé Igor Osipov. Il y a deux jours, la nouvelle a été divulguée par une autre agence de presse russe, Ria Novosti, mais sans aucune annonce officielle. La relève de la garde intervient après les nombreuses pertes signalées par la Marine, notamment pour le naufrage du Moskva.

Dans la nuit du 19 au 20 août, plusieurs explosions se sont produites à Mykolaïv, dans le sud de l’Ukraine. « De puissantes explosions se font entendre dans la ville », a écrit le maire de la ville, Oleksandr Sienkevych, sur Telegram à 3 heures du matin, heure locale. Les avertissements de frappe aérienne retentissent depuis longtemps dans toute la région.

La visite à Zaporizhzhia commence

Après des semaines de sollicitations internationales, la mission des techniciens de l’AIEA se déroulera dans la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, la plus grande d’Europe, occupée depuis début mars par l’armée russe et qui est devenue ces dernières semaines la cible d’attentats pour lesquels Moscou et Kiev s’accusent mutuellement. Le président Poutine a donné son accord après un appel téléphonique hier 19 août avec son homologue français Emmanuel Macron, disant craindre que l’attentat ne conduise à une « catastrophe de grande ampleur ». La mission de l’AIEA à la centrale nucléaire pourrait avoir lieu en septembre, s’il n’y a pas de facteurs étrangers, a déclaré Mikhail Ulyanov, représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne.

Confirmation également venue de l’Elysée, qui a rappelé qu’il s’agissait de la première conversation entre Poutine et Macron après le triplé (avec le chancelier Olaf Scholz) le 28 mai dernier. Macron a exprimé « une nouvelle fois à Poutine son inquiétude face aux risques pour la situation de la centrale de sûreté nucléaire de Zaporizhzhia, soutenant l’envoi d’une mission d’experts de l’AIEA sur le site dans les meilleurs délais, dans des conditions approuvées par l’Ukraine et la Les Nations Unies « .

Dans les prochains jours, les communications entre la France et la Russie devraient se poursuivre plus régulièrement. Les deux présidents, a précisé la présidence française, « aborderont à nouveau cette question dans les prochains jours après une confrontation entre les équipes de techniciens et avant le déploiement de la mission ».

Moscou continue cependant de pointer du doigt les Ukrainiens pour les attaques contre les installations de l’usine près d’Energodar. La Russie a envoyé une lettre au Conseil de sécurité de l’ONU dénonçant les « provocations » de l’Ukraine à la centrale nucléaire de Zaporizhzhia.

La Russie dénonce que l’armée ukrainienne a utilisé des agents chimiques contre les troupes russes dans la région de Zaporizhzhia. Le ministère de la Défense, cité par Interfax et Tass, parle de signes « d’empoisonnement grave » constatés chez des militaires hospitalisés. L’agent utilisé, ajoute Mosca, serait « la toxine Botox de type B », selon des rapports d’agences russes. Une analyse d’experts d’un centre de recherche en médecine militaire de Saint-Pétersbourg a confirmé la présence de toxine botulique de type B dans des tests effectués sur des soldats russes qui présentaient des signes d’empoisonnement à la fin de leur mission dans la région de Zaporozhzhia.

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