La France craint qu’une entreprise américaine ne veuille espionner depuis les toits de Paris

La France craint qu’une société américaine ne veuille espionner depuis les toits de Paris. Le gouvernement surveille l’achat par Phoenix Tower International de 1 226 sites pour installer des équipements de télécommunications dans toute la capitale. Tel que rapporté par Le Monde le Contrôle des investissements étrangers et le Service de l’information stratégique et de la sécurité économique, deux bureaux du ministère de l’Économie chargés d’instruire les dossiers sensibles, enquêteraient sur l’affaire.

Le fait est que l’achat de l’infrastructure donnerait à la multinationale américaine la clé d’environ 600 toits dans la capitale, qui, selon un expert rapporté dans Le Monde, couvriraient environ 97% de la surface de Paris, sur laquelle il serait possible installer des écoutes, comme les Imsi-catchers, petits appareils capables d’intercepter toutes les communications électroniques émises par un téléphone mobile (appels, SMS, trafic Internet, etc.).

On s’inquiète du fait que des dizaines de ces sites sont situés à des endroits stratégiques, à proximité de ministères, d’administrations, d’ambassades ou de sièges de grandes entreprises, notamment dans les 7e et 8e arrondissements. Interrogé par Le Monde, le ministère de l’Economie, qui a le pouvoir de s’opposer aux transactions pour des raisons de sécurité nationale, assure que « la transaction pour le rachat par Phoenix Tower International de toits plats à Paris auprès de la société Cellnex a été attentivement suivie par le Etat « .

« Les services de l’Etat ont travaillé avec l’entreprise pour identifier les risques liés à l’utilisation des toits plats en France, pour identifier les mesures à prendre pour réduire ces risques et pour préserver les intérêts fondamentaux de la défense et de la sécurité nationale », poursuit Bercy, sans le vouloir. toutefois divulguer la nature des mesures envisagées ou l’état de l’enquête. Le ministère indique simplement vouloir « s’assurer que l’accès aux sites d’infrastructures passives (les toits, ndlr) soit maintenu au même niveau de sécurité élevé pour assurer l’intégrité des réseaux de communications électroniques ».

De son côté, la direction de Phoenix Tower International en France s’est refusée à tout commentaire en raison des « règles de confidentialité associées à ces procédures ». L’entreprise, fondée en 2013, est devenue un leader mondial dans le secteur des télécommunications. Il est principalement financé et détenu par le fonds américain Blackstone, qui gère plus de 950 milliards de dollars (963 milliards d’euros). Phoenix Tower International a fait de la France un marché de référence. En plus des sites susmentionnés, la société a formé une joint-venture avec Bouygues Telecom pour acquérir 2 000 sites supplémentaires, ce qui, selon la société, en fera « l’un des plus grands fournisseurs d’infrastructures sans fil indépendants du pays ».

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