L’UE sanctionne l’Iran pour avoir réprimé les manifestations anti-voile

L’Union européenne sanctionne l’Iran : les ministres Esthètes des 27 États membres ont approuvé un ensemble de sanctions contre Téhéran liées à la répression des dernières manifestations. Les mesures restrictives affecteront onze personnes et quatre entités iraniennes. Ils seront soumis à l’interdiction de visa et au gel des avoirs par l’UE, écrit Ansa.

Parmi les destinataires des sanctions figure « la soi-disant police morale, un mot qui n’est pas vraiment approprié quand on voit les crimes qui sont commis », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock. « Les désignations d’aujourd’hui – indique le Conseil des affaires étrangères de l’UE – incluent les responsables de la mort de Mahsa Amini : la police de la moralité iranienne et deux de ses personnalités clés Mohammad Rostami », chef de la police nationale, et « Hajahmad Mirzaei », chef de la police morale à Téhéran. En outre, « l’UE a inscrit Issa Zarepour, ministre iranienne des technologies de l’information et des communications, sur la liste pour sa responsabilité dans la fermeture d’Internet », a expliqué le Conseil.

D’autres noms incluent le chef du bureau idéologico-politique des forces de l’ordre iraniennes, Adyani Seyed Alireza ; le chef des forces de l’ordre à Saqqez, Safari Sayd Ali ; le commandant de la base centrale d’entraînement de l’état-major des forces armées, Sepehr Mohammad-Hossein ; le chef des forces de l’ordre iraniennes au Kurdistan, Azadi Ali ; le chef des forces de l’ordre à Babol, Shalikar Mohammed Zaman ; le chef des forces de l’ordre à Bukan, Heidari Salman. Les 4 entités concernées sont la police morale iranienne, la Force de résistance Basij (organisation paramilitaire volontaire opérant sous l’égide du Corps des gardiens de la révolution islamique), le Commandement de la cyberdéfense du Corps des gardiens de la révolution islamique et la République islamique d’Iran.

Le paquet de sanctions intervient au milieu des négociations entre l’Occident et Téhéran pour relancer l’accord sur le nucléaire iranien, signé à Vienne en 2015 et jamais entré en vigueur même pour l’opposition de l’ancien président américain, Donald Trump. L’Iran est également accusé d’avoir fourni les drones avec lesquels la Russie a effectué les derniers raids sur l’Ukraine, notamment à Kiev, une accusation que Téhéran dément. Pour cela, le gouvernement ukrainien a demandé aux partenaires occidentaux de sanctionner l’Iran.

Les sanctions de l’UE concernent toutefois pour l’instant ce qui se passe dans le pays après la mort de Mahsa Amini, la jeune fille tuée le 16 septembre dernier par la police morale de Téhéran pour avoir mal porté le voile et enfreint le strict code vestimentaire de la République. Islamique. Le mouvement de protestation qui en a résulté a été sévèrement réprimé par la police iranienne et, selon certaines ONG, le nombre de morts parmi les manifestants s’élève à plus de 200.

L’Iran a averti qu’il réagirait « immédiatement » aux sanctions. Lors d’une conférence de presse à Téhéran, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a qualifié le train de mesures restrictives de Bruxelles « d’acte non constructif et irrationnel ». Déjà en avril 2011, l’UE a introduit des sanctions pour punir les violations des droits de l’homme dans le pays. D’autres mesures ont été prises en mars 2012, notamment un embargo sur les équipements pouvant être utilisés à des fins de répression interne et pour surveiller ou intercepter les communications Internet et téléphoniques des dissidents. Ces sanctions sont en vigueur jusqu’en 2023.

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