3 jours seulement après les sanctions pour la répression des manifestations anti-voile, l’Union européenne donne son feu vert à de nouvelles mesures restrictives contre l’Iran, cette fois pour les drones que Téhéran aurait fournis à la Russie et qui ont servi à frapper la population en Ukraine.
« Les Etats membres de l’UE ont décidé de geler les avoirs de trois personnes et d’une entité chargée de la livraison de drones » à Moscou, a annoncé le Conseil de l’UE. « Nous agissons rapidement contre l’Iran qui soutient la guerre de la Russie en Ukraine – a ajouté le président Charles Michel – Je salue la décision du Conseil d’adopter des mesures restrictives en un temps record contre ceux qui, en Iran, apportent un soutien militaire à la Russie ».
Selon l’AFP, les sanctions viseront spécifiquement la société iranienne Shahed Aviation Industries, liée aux puissants Gardiens de la révolution, et trois officiers militaires, dont le général Mohammed Hossein Bagheri, chef d’état-major des forces armées iraniennes. L’UE évalue également la position de quatre autres entités iraniennes « qui figuraient déjà sur une précédente liste de sanctions », précise le Conseil.
En début de semaine, l’UE avait allongé la liste des personnalités et entités iraniennes faisant l’objet de mesures restrictives, dont, entre autres, la Police des mœurs iranienne et deux de ses figures clés, considérées comme responsables de la mort de Mahsa Amini, la jeune femme qui décédé après avoir été arrêté par des agents pour avoir porté le voile de manière incorrecte. Suite à ce meurtre, des émeutes éclatent dans le pays, durement réprimées par Téhéran.
En parallèle, sont venues des allégations de l’Ukraine selon lesquelles l’Iran aurait fourni les drones utilisés par la Russie pour mener plusieurs attaques récentes sur Kiev, tuant au moins trois personnes. Téhéran a toujours démenti cette accusation, mais l’armée de l’air ukrainienne a affirmé mercredi avoir détruit 223 drones iraniens depuis la mi-septembre. Dans le même temps, l’UE a annoncé avoir recueilli des « preuves » montrant que les drones utilisés par la Russie contre l’Ukraine étaient fournis par l’Iran.