« No phone phobia » : quand l’angoisse d’être sans smartphone devient pathologique

Femme

Les études sur cette phobie sont très récentes : l’anxiété, la somatisation et l’absence de psychose du téléphone portable sont de plus en plus fréquentes


L’utilisation de téléphones intelligents il est maintenant devenu absolument commun à la grande majorité de la population mondiale, même dans les pays aux économies les plus fragiles et les plus arriérées. Nous utilisons le portable pour appeler, écrire à des amis, envoyer des mails professionnels, réserver une place au cinéma, payer nos achats, prendre des rendez-vous… notre smartphone est bien près de nous faire du café ! Mais il ne faut pas croire que les smartphones ne nous garantissent que des avantages et des bénéfices : en effet, lorsque leur usage devient démesuré, ces objets deviennent envahissant et dangereuxcapables de produire des effets très négatifs sur la vie des gens : leur utilisation peut en effet provoquer une dépendance capable d’affecter le corps, la psyché, le comportement, les relations sociales et même émotionnelles (recherche des chercheurs Gezgin & Çakir, 2016).

Il s’appelle nomophobie (« pas de phobie du téléphone ») et consiste en cet état de anxiété, inconfort et stress que la personne ressent lorsqu’elle ne peut pas consulter son smartphone (King, 2013).

Un syndrome récent, mais en croissance continue

La littérature scientifique à ce sujet est très récente, car le problème est tout en phase de développement et progresse avec l’augmentation des performances et la diffusion de ces dispositifs à des publics de plus en plus jeunes. Une étude très récente (Gonçalves et al., 2020) a étudié la relation entre la nomophobie, le mode de vie et symptômes psychiques. A cet effet, 495 étudiants de l’Université de Braga (Portugal), âgés de 14 à 18 ans, parmi ceux qui possédaient un smartphone, ont été recrutés. Les participants ont reçu le questionnaire sur la nomophobie (NMP-Q ; Yildirim et Correia, 2015) pour déterminer le niveau de nomophobie ; le Brief Symptom Inventory (BSI; Derogatis & Melisaratos, 1983) pour l’auto-évaluation de la symptomatologie psychique; le FANTASTIC Lifestyle questionnaire (Wilson et al., 1984) pour l’évaluation des habitudes individuelles.

L’étude a révélé une corrélation positive entre la nomophobie et les symptômes psychopathologiques : en particulier, la nomophobie était associée à des symptômes de somatisation, symptômes obsessionnels compulsifs, sensibilité interpersonnelle, symptômes anxieux, symptômes dépressifs, hostilité, paranoïa et psychoticisme. Associés à ces découvertes, ont émergé le nombre élevé d’heures d’utilisation du smartphone par jour, comme déjà confirmé dans la littérature sur les symptômes obsessionnels compulsifs (Lee et al., 2018). Femmes, hommes, très jeunes ou adultes : la nomophobie touche tout le monde et même des personnes aux statuts sociaux ou aux modes de vie très différents. Existe-t-il un moyen de se protéger contre ce problème ?

Comment éviter de tomber dans la nomophobie

Éviter cette forme pathologique de dépendance au smartphone est possible. Sans aucun doute, l’idéal est de commencer par les plus jeunes : en effet, on a vu que là où il y a un niveau de soins et d’éducation plus élevé et meilleur relations avec la famille et les amis, ou une plus grande activité sportive, la présence de nomophobie est plus faible. Alors misez sur un utilisation limitée du smartphone pour les plus petits, mais aussi sur l’auto-éducation à l’usage conscient, ainsi que tenter de pratiquer des activités qui impliquent d’être entre autres et de socialiser, semblent être des stratégies gagnantes.

Une bonne règle de base est de établir des horaires ou des intervalles périodiques pour vérifier les notifications, ou empêcher, par exemple, de consulter le smartphone tout en parlant à d’autres personnes ou lors de moments « forts » de la vie familiale, comme les repas.

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