raid sur les Kurdes, des dizaines de morts (également grâce à la Russie)

« L’heure des comptes a sonné » : par ce tweet, le ministère turc de la Défense a annoncé le début des raids qui ont touché ces dernières heures plusieurs cibles kurdes en Irak et en Syrie, faisant des dizaines de victimes. Selon la Turquie, ce sont des bases utilisées du PKK, l’organisation kurde accusée de l’attaque il y a sept jours dans un quartier central d’Istabul, dans laquelle 6 personnes sont mortes.

« Les abris, bunkers, grottes, tunnels et entrepôts des terroristes ont été détruits avec succès », a déclaré le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, ajoutant qu’un siège de l’organisation terroriste PKK avait été « attaqué et détruit ». « Notre objectif est de garantir la sécurité de nos 85 millions de citoyens – a-t-il conclu – et de nos frontières et de répondre à toute attaque menée contre notre pays ».

Les forces kurdes ont annoncé que la ville de Kobané, célèbre pour sa résistance anti-Isis lors du conflit syrien, et deux villages où vivent de nombreux déplacés ont été touchés. L’Observatoire syrien des droits de l’homme parle de 15 victimes, 9 membres des Forces démocratiques syriennes, soutenues par les États-Unis, et 6 soldats syriens. D’autres sources évoquent un bilan encore plus lourd : au moins 45 morts, dont des miliciens kurdes et des forces syriennes dans les raids aériens. « Kobané, la ville qui a vaincu l’État islamique, est bombardée par des avions d’occupation turcs », a déclaré Farhad Shami, porte-parole des Forces démocratiques syriennes.

En guerre depuis 2011, la Syrie est fragmentée en raison de l’intervention de multiples groupes et puissances étrangères dans le conflit. La Turquie, dont les soldats sont présents dans des zones du nord de la Syrie, menace depuis mai de lancer une offensive majeure contre les Forces démocratiques syriennes, qu’elle considère comme « terroristes ». Ankara dit vouloir créer une « zone de sécurité » de 30 km de large à sa frontière sud et tente d’exploiter le rôle de médiation qu’elle joue dans la guerre en Ukraine pour vaincre la résistance des partenaires de l’OTAN, comme les États-Unis.

 »En instrumentalisant l’attentat d’Istanbul, se déchaîne une agression planifiée depuis un certain temps par le gouvernement d’Ankara et qui bénéficie de la complicité de la Russie étant donné que Moscou a permis l’ouverture de l’espace aérien syrien à l’aviation turque, qui a été interdit depuis 2019 – écrit l’ONG italienne Un Ponte Per dans une note – La guerre en Ukraine et l’inaction pour l’arrêter ont un effet domino au Moyen-Orient et une fois de plus les peuples en paient le prix. Nous demandons au gouvernement italien et à ceux de l’Union européenne une action immédiate sur la Turquie, pays de l’OTAN, pour arrêter le bombardement de la ville de Kobané, sur les autres villes du nord-est de la Syrie et sur le Kurdistan irakien », conclut-il.

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