Retour en Afrique : indignation après les propos racistes d’un député au Parlement français | France

L’Assemblée nationale française enquête sur une explosion raciste après qu’un député d’extrême droite a crié « retournez en Afrique » alors qu’un membre noir de la chambre basse parlait des migrants.

Grégoire de Fournas, membre du Rassemblement national (RN), un parti d’extrême droite, est désormais menacé de suspension temporaire de la Chambre et d’une éventuelle perte de salaire. Il a précisé qu’il ne faisait pas référence au député mais aux migrants.

La Chambre a été scandalisée par son interjection jeudi soir. La présidente du Parlement, Yaël Braun-Pivet, a immédiatement interrompu les travaux et a exigé de savoir qui avait fait ce commentaire, alors que Carlos Martens Bilongo, du parti d’extrême gauche La France Insoumise (LFI), interrogeait le gouvernement.

M. Bilongo, un enseignant, s’adressait à une organisation humanitaire, SOS Méditerranée, qui demandait de l’aide pour trouver un port prêt à accueillir 234 migrants secourus en mer ces derniers jours.

Grégoire de Fournas photographié au parlement après son coup d'éclat.
Grégoire de Fournas photographié au Parlement après son coup d’éclat. Photo : Jacques Witt/Sipa/Rex/Shutterstock

Le président du Parlement a déclaré que l’enquête se concentrerait sur la question de savoir si De Fournas a dit « il » ou « ils », afin d’établir si le commentaire était destiné à Bilongo ou aux migrants, avant de décider de la sanction appropriée.

Par la suite, M. De Fournas a présenté ses excuses à M. Bilongo pour « tout malentendu », précisant qu’il faisait référence aux migrants arrivant en France en provenance d’Afrique. Il a rejeté les appels à la démission.

Vendredi, les transcripteurs parlementaires ont déclaré que leurs notes montraient que la phrase utilisée par De Fournas était « il devrait retourner en Afrique ».

L’éclat de Fournas a suscité une condamnation immédiate, avec le premier ministre, Elisabeth Borne, déclarant : « Le racisme n’a pas sa place dans notre démocratie ».

Marine Le Pen, la présidente du RN, a qualifié cette querelle de « grossière ». « Grégoire de Fournas parlait clairement de migrants transportés par des ONG comme l’évoque notre collègue dans sa question au gouvernement. La polémique créée par nos adversaires politiques est grossière et ne trompe pas les Français », a-t-elle déclaré. a tweeté.

Cependant, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a appelé De Fournas à démissionner. « Je suis extrêmement choqué par ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale. Je suis dans la maison depuis 15 ans d’une manière ou d’une autre et c’est la première fois que j’entends quelque chose d’aussi honteux », a déclaré M. Darmanin à la chaîne d’information BFMTV.

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