Arbitres dans le chaos, Giacomelli exclu à jamais de la Serie A pour un non-remboursement de 70 euros

Arbitres dans le chaos, Giacomelli exclu à jamais de la Serie A pour un non-remboursement de 70 euros
Florence, stade Artemio Franchi, 21.10.2018, Fiorentina-Cagliari, Photo Fiorenzo Sernacchioli. Copyright Labaroviola.com, Giacomelli

Gianpaolo Calvarese , ancien arbitre de Serie A avec plus de 300 matchs dans l’élite Football et finances raconta l’histoire de Piero Giacomelli :

Depuis le jeudi 27 octobre dernier, Piero Giacomelli n’est plus arbitre. L’ancien sifflet de la section de Trieste a été expulsé de l’AIA pour avoir perdu l’appel devant le tribunal du CONI. Mais que s’est-il passé? Prenons du recul.

À l’été 2021, Giacomelli se retrouve, avec Davide Massa, pour la première fois sous les maillots des contre-vérifications ordonnées par la FIGC et l’AIA sur l’exactitude de certains remboursements. Les deux, précisément en raison de doutes sur les remboursements susmentionnés, sont suspendus. Pénalité acceptée avec accord sur le plaidoyer par les deux, qui sont ensuite réintégrés par la suite. Mais ce n’est que le début.

Le 2 février 2022, Giacomelli est de nouveau suspendu, pour 14 mois, toujours pour question de remboursement (le montant incriminé était de 70 euros). D’où le recours devant l’AIA, la commission d’appel réduisant la suspension à 13 mois.

Nouveau recours, cette fois au CONI, qui ne peut pas juger au fond mais seulement vérifier que les règles ont été légalement respectées. Entre-temps, le 1er juillet dernier, en attendant que la date soit fixée au CONI, Giacomelli a été licencié pour avoir cumulé plus de 12 mois de suspension.

La première audience du CONI arrive, le 29 juillet suivant : la Cour rejoint Giacomelli, arguant que la sanction était décidément disproportionnée, obligeant l’AIA à reformuler le jugement de manière appropriée.

Le 10 août, ce dernier convoque la commission disciplinaire qui révise son jugement, réduisant la suspension de 13 à 11 mois. Ce qui, ajouté aux 47 jours déjà imposés l’été précédent, fait que Giacomelli surmonte les 12 mois de disqualification totale, au-delà desquels il n’est licencié que pour 17 jours. Giacomelli se sent tellement moqué et, compte tenu des demandes du CONI de réviser le jugement, il décide de faire appel à la Cour.

Nous arrivons ainsi au 27 octobre. Lors de la nouvelle audience, le CONI n’accepte pas la nouvelle demande d’annulation, laissant ainsi Giacomelli à jamais exclu des postes nationaux (arbitre, var et manager à l’avenir) pour seulement 17 jours de disqualification supplémentaires. Celui-ci, en fait, se terminera le 6 janvier de l’année prochaine, mais après avoir accumulé 12 mois et 17 jours de disqualification, il ne pourra pas revenir en Serie A, mais peut-être uniquement dans les matches du secteur provincial ou des jeunes.

Pendant 17 jours et pour un remboursement erroné de 70 euros, Piero Giacomelli ne pourra plus arbitrer en Serie A. Mais l’affaire s’arrête-t-elle là ?

Pas du tout. L’AIA, en effet, risque un procès de 1,5 million d’euros, car je ne serais pas surpris si face à cette situation l’ancien sifflet de la section de Trieste procédait à une demande qu’entre les paiements en attente, les revenus futurs potentiels (Giacomelli il avait encore 10 ans de carrière devant, 5 ans comme arbitre et autant que VAR) et tout dommage serait d’environ un million et demi d’euros, un chiffre plus ou moins fiable compte tenu des salaires fixes et symboliques de chaque arbitre.

Chiffre non gagné et donc perdu par l’ancien sifflet en raison de la disqualification, qu’il a jugée injuste et disproportionnée. Je ne veux pas entrer là-dedans, aussi parce que je connais très bien Piero Giacomelli et ses qualités humaines et je ne serais pas objectif en portant des jugements.

Cependant, une chose est sûre : Giacomelli ne sera plus arbitre et l’AIA risque de devoir verser plus d’un million d’indemnités. Parfois, même aussi peu que 70 euros de remboursements contestés peuvent faire une grande différence.

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