Coincé au sud de l’Ukraine par l’armée de Kiev qui poursuit la contre-offensive contre l’invasion russe, le président russe Vladimir Poutine songe à une autre mesure pour renforcer son armée : enrôler ceux qui ont commis des crimes graves. Le chef du Kremlin, aujourd’hui 4 novembre, a en effet signé une loi qui permet la mobilisation des personnes condamnées en cours.
Cependant, tout le monde ne rentre pas dans les rangs de l’armée moscovite engagée en Ukraine. La loi exclut en effet ceux qui ont été reconnus coupables d’abus sexuels sur des enfants, de trahison, d’espionnage ou de terrorisme. Une limite supplémentaire est imposée à ceux qui ont commis des crimes graves contre les forces gouvernementales, comme la tentative de meurtre d’un responsable gouvernemental, le détournement d’un avion et la manipulation illégale de matières nucléaires et de substances radioactives.
Le président russe a également annoncé que la Russie avait jusqu’à présent mobilisé 318 000 personnes dans ses forces armées, au-delà de l’objectif de 300 000 fixé par le ministre de la Défense Sergueï Choïgou. La déclaration, comme le rapporte Ria Novosti, a été publiée lors d’une cérémonie de dépôt de fleurs au monument à Minine et Pojarski à Moscou.
Avec cette disposition, le chef du Kremlin lève l’interdiction d’admettre dans l’armée les personnes qui ont subi une peine non annulée ou pendante « pour un crime considéré comme grave » qui, donc, était auparavant illégale. L’interdiction demeure pour les personnes reconnues coupables de maltraitance d’enfants et d’autres infractions.
Mais le choix d’une campagne de recrutement avait déjà été ouvert en août comme le rapporte gulagu.net et comme le rapportent également les renseignements de Kyiv. Des campagnes de recrutement ont eu lieu dans les colonies pénitentiaires de nombreuses villes russes, dont Saint-Pétersbourg, Tver, Riazan et Smolensk, Rostov, Voronej et Lipetsk. Par exemple, dans la République d’Adygea, dans le sud de la Russie, 300 détenus auraient accepté de rejoindre les forces russes en Ukraine. D’un trait de plume, Poutine a donné un nouveau souffle à l’armée qui, sans difficulté, poursuit l’offensive en Ukraine.