Fin du cessez-le-feu et attentats dans tout le pays. Le groupe armé taliban pakistanais, Tehreek-e-Taliban Pakistan, a annoncé la fin de la trêve conclue en juin avec le gouvernement d’Islamabad dans le but de mener des négociations de paix dans un climat serein. Selon les talibans pakistanais, les premiers à ne pas respecter le cessez-le-feu auraient été les soldats de l’armée. « Puisque des opérations militaires sont en cours contre les moudjahidines dans différentes zones, il est impératif que vous meniez des attaques partout où cela est possible dans tout le pays », était l’appel du groupe armé à ses militants.
Tehreek-e-Taliban Pakistan (plus connu sous le nom de TTP) est un groupe distinct des talibans afghans mais dirigé par la même idéologie et créé par des djihadistes pakistanais alliés à al-Qaïda qui ont combattu en Afghanistan dans les années 1990. Depuis sa création en 2007, il a tué des dizaines de milliers de civils pakistanais et de membres des forces de sécurité. Le groupe a atteint son expansion maximale entre 2007 et 2009, lorsqu’il contrôlait le district de Swat, à seulement 140 kilomètres au nord d’Islamabad, y imposant une version ultra-radicale de l’islam.
Exécutions, lapidations et flagellations pour ceux qui commettent des crimes en Afghanistan
Affaibli depuis 2014 par les opérations intenses de l’armée pakistanaise, le TTP a retrouvé force et vigueur avec le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan en août 2021, précédé du retrait des forces américaines après deux décennies de guerre.
Les pourparlers de paix ont débuté en mai à Kaboul avec la médiation des talibans afghans. Depuis lors, aucun progrès substantiel n’a été enregistré dans les négociations avec Islamabad. Le cessez-le-feu lui-même, rapporte l’AFP, n’a jamais été vraiment respecté ni par le TTP – qui a en effet multiplié les attaques ciblées contre les forces de sécurité – ni par l’armée pakistanaise qui a continué à combattre les miliciens.
Mi-novembre, six policiers ont été tués dans une embuscade dans le village de Shahab Khel (dans le nord-ouest du pays), à une centaine de kilomètres de la frontière avec l’Afghanistan. Depuis vendredi, l’armée a intensifié sa présence dans la même zone pour chasser les combattants du TTP, bombardant même leurs cachettes avec des hélicoptères de combat.