« Nous défendrons les Serbes au Kosovo »

Les tensions avaient été élevées pendant des mois, mais il y a maintenant un risque très élevé qu’un conflit armé éclate entre la Serbie et le Kosovo avec des résultats imprévisibles en raison de la dynamique incendiaire des Balkans. En effet, pendant la nuit Mitrovica, une enclave serbe de la région qui n’est devenue indépendante qu’en 2008, était pratiquement occupée par les forces armées kosovares.

Les faits

Kosovska Mitrovica est une ville du nord du Kosovo divisée par la rivière Ibar en deux secteurs : l’un au nord habité par la population serbe et l’autre au sud où vivent les Kosovars de souche albanaise.

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Dans la nuit du 8 au 9 décembre 2022, plus de 300 agents armés de la police spéciale kosovare, appuyés par des véhicules blindés, sont entrés dans le secteur serbe de Kosovska Mitrovica. Une opération, selon des sources à Pristina, qui concerne tout le nord du Kosovo à majorité serbe et qui vise à garantir la sécurité de tous les habitants, quelle que soit leur appartenance ethnique, contre la criminalité généralisée et les menaces à l’ordre public.

Des groupes d’habitants locaux sont descendus dans la rue, mais jusqu’à présent, il n’y a pas eu de manifestations massives ni de nouveaux incidents, comme cela s’est produit ces derniers jours dans diverses parties du nord du Kosovo entre la population serbe et la police locale. La tension monte également en vue des élections locales anticipées du 18 décembre dans les quatre grandes municipalités du nord à majorité serbe – Zubin Potok, Zvecan, Leposavic et le nord de Mitrovica – appelées à élire de nouveaux maires pour remplacer ceux qui ont démissionné ces dernières semaines. avec les autres représentants serbes dans les institutions du Kosovo.

La présence de policiers et d’agents armés kosovars est régulièrement mal vue par les Serbes du nord du Kosovo, et régulièrement condamnée par les dirigeants de Belgrade. Petar Petkovic, chef du Bureau du gouvernement serbe pour le Kosovo, a pointé du doigt le Premier ministre kosovar Albin Kurti en déclarant que son objectif était d’occuper le nord du Kosovo avec une majorité serbe. Et il n’exclut pas d’envoyer un millier d’hommes des forces de sécurité serbes au Kosovo. « Nous ne permettrons pas la souffrance et l’expulsion de notre peuple du Kosovo », a déclaré Petkovic lors d’une conférence de presse à Belgrade.

Le président serbe Aleksandar Vucic a rencontré le ministre de la Défense Milos Vucevic et le chef d’état-major de l’armée serbe Milan Mojsilovic pour discuter de la situation. « La Serbie a le droit et l’intention d’envoyer un certain nombre de troupes au Kosovo. » a déclaré la Première ministre serbe Ana Brnabic. « Les actions du Premier ministre kosovar Albin Kurti nous ont amenés au bord d’un conflit armé et je crois qu’aujourd’hui le président Aleksandar Vucic donnera plus d’informations et exigera le retour de nos forces armées au Kosovo, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité du les Nations Unies », a précisé Brnabic.

Dans le même temps, le premier ministre kosovar Albin Kurti a voulu nettoyer le champ des hypothèses sur d’éventuelles discriminations ethniques dans les opérations de police locales, dont la dernière lancée tard hier soir dans le nord du Kosovo à majorité serbe. « La police du Kosovo et les autres organes de sécurité ne suivent, n’observent ou ne persécutent jamais personne pour des raisons ethniques, religieuses ou autres, ils n’opèrent qu’en fonction des comportements des gens et des actions individuelles ou de groupe », a-t-il déclaré. « La police du Kosovo n’est jamais dirigée ou orientée contre les Serbes, au contraire elle a une considération particulière pour les Serbes du Kosovo précisément à cause des diverses interprétations erronées qui peuvent être faites par notre voisin du nord (Serbie, ndlr). A l’époque même, nous avons des obligations et des responsabilités qui découlent de notre constitution et de la loi », a ajouté le premier ministre.

Entre les deux se trouvent les troupes de maintien de la paix de la mission OTAN KFOR, sous le propre commandement de l’Italie. C’est le général Ristuccia qui, ces dernières heures, a averti les alliés des conséquences d’une escalade de tension qui ne montre aucun signe d’apaisement.

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