Adapter les routes au passage des véhicules militaires : le plan anti-Russie de l’UE

Permettre aux forces militaires des pays de l’UE de se déplacer rapidement d’un pays à l’autre afin de pouvoir faire face, si nécessaire, à de nouvelles menaces communes. C’est l’objectif principal du « Plan d’action pour la mobilité militaire 2.0 » présenté par la Commission européenne. Le document, a souligné l’exécutif européen, intervient en plein milieu d’une « détérioration de l’environnement sécuritaire » due à « l’agression de la Russie contre l’Ukraine ». Parmi les mesures que Bruxelles veut mettre en place d’ici 2026 il y a aussi l’adaptation du réseau routier transfrontalier au passage des véhicules de guerre.

« Les exigences militaires à l’intérieur et à l’extérieur de l’UE doivent être mises à jour pour permettre un alignement plus poussé des normes pour le réseau de transport transeuropéen et le réseau de transport militaire de l’UE », lit-on texte de la disposition. Une partie du travail, selon l’exécutif européen, a déjà été faite. « Dans la révision du règlement RTE-t », qui régit le réseau de transport entre les pays de l’UE, « la Commission a inclus des tronçons routiers et ferroviaires supplémentaires dans le réseau géographique existant pour réduire les écarts avec le réseau militaire ». Mais il reste encore beaucoup à faire avant que les moyens militaires puissent se déplacer rapidement d’un pays à l’autre de l’Union en cas de besoin, comme une éventuelle guerre avec la Russie.

« Nous devons nous assurer qu’en cas de crise, les forces armées des États membres puissent se déplacer rapidement. Que les ponts et les routes utilisés pour les déplacements quotidiens puissent supporter les véhicules lourds de l’armée. Que les camions et conteneurs militaires puissent traverser sans problème les frontières. de notre Union », a expliqué lors de la conférence de presse la vice-présidente de la Commission européenne, Margrethe Vestager. « Cela s’applique aux militaires, mais aussi aux équipements », a-t-il ajouté.

Les scénarios qui, il y a encore quelques années, n’étaient même pas envisagés par l’UE font désormais partie de l’agenda législatif de la Commission qui réfléchit déjà aux exigences techniques nécessaires au passage des véhicules militaires d’un pays à l’autre. « Le champ des exigences militaires devrait être élargi pour couvrir une infrastructure de la chaîne d’approvisionnement en carburant », poursuit le texte de l’UE. « Lors du déplacement de forces à grande échelle et sur de longues distances en temps de crise, il est essentiel de disposer d’un approvisionnement sûr en carburant disponible en cours de route », souligne-t-il dans la mesure qui ne se limite pas au transport terrestre. « Les exigences militaires devraient également concerner les infrastructures d’accès effectif à l’espace aérien et l’utilisation des systèmes de navigation aérienne », a déclaré l’exécutif européen.

La Norvège se prépare à toute éventualité, a augmenté le niveau d’alerte militaire

Bruxelles vise également à numériser les processus administratifs liés à la logistique douanière et aux systèmes de mobilité militaire. Des mesures seront ensuite mises en place pour protéger les infrastructures de transport des cyberattaques. Enfin, le texte comprend des dispositions visant à renforcer la coopération avec l’OTAN et les principaux pays partenaires, tels que les États-Unis, le Canada et la Norvège, tout en favorisant la connectivité et le dialogue avec les partenaires régionaux et les pays impliqués dans le processus d’élargissement de l’UE à commencer par l’Ukraine, la Moldavie. et les Balkans occidentaux. Tous les pays ou régions qui, sans surprise, subissent – directement ou indirectement – les conséquences de l’agression russe.

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