Attaque de Schlein, la piste des anarchistes qui mène à « libérer Alfredo »

Les enquêteurs grecs sont convaincus que derrière l’attentat contre la diplomate Susanna Schlein, soeur de la députée Pd Elly, il y a une piste anarchiste. Ils en sont convaincus au point que le ministre grec Panagiotis Theodorikakos l’a signalé au Viminale, quelques heures après ce qui est arrivé au premier conseiller de l’ambassade d’Italie en Grèce. Certains écrits apparus sur les murs de l’ambassade d’Italie à Athènes il y a quelques semaines le suggèrent, en soutien à la grève de la faim de l’anarchiste italien Alfredo Cospito, détenu en vertu de la peine 41 bis à la prison de Bancali, dans la province de Sassari . L’une des inscriptions disait « Le régime 41 bis en Italie est une torture ».

« J’espère qu’il ne s’agit pas de déclarations fondées sur des préjugés ou d’hypothèses non vérifiées », a commenté Flavio Rossi Albertini, l’avocat d’Alfredo Cospito. « Une voiture a été brûlée et aussi grave soit-elle, on parle d’une voiture en feu : il faut voir les choses proportionnellement. La quasi-totalité des initiatives de solidarité ont été légitimes et légales et même si elles ont dépassé la limite, elles ont été des formes très peu offensantes. Développons les investigations et agissons rationnellement ».

Enquêtez sur la police grecque. La justice italienne enquête également. Le parquet de Rome a ouvert un dossier pendant que les magistrats du Capitole attendent les premières informations mais il n’est pas exclu qu’un attentat soit mené à des fins terroristes. Pendant ce temps, la Grèce renforce la sécurité dans les bureaux italiens. Le ministre grec de la Sécurité, Theodorikakos, l’a confirmé lors d’un appel téléphonique à son homologue italien Matteo Piantedosi, assurant « l’engagement fort » des autorités pour identifier au plus vite et traduire en justice les auteurs de l’attentat.

Ces mêmes écrits trouvés en Grèce, cependant, se retrouvent aussi en Italie. Rome, par exemple, en est tapissée. « No 41 bis », « Alfredo libère ! », « 41 bis est une torture », « Libérez tous. Libérez tous ». Ce sont les messages qui pendant des mois ont été lus écrits sur des murs, des autocollants, des bannières, des dépliants et des affiches postés à Rome et dans le reste de l’Italie par des anarchistes et des anarchistes. Mais que veulent-ils ? A qui sont adressés les messages ? Et pourquoi les anarchistes ont-ils entrepris cette bataille ? Comme il nous le rappelle RomaAujourd’hui, sont des actes de solidarité et de proximité envers Alfredo Cospito, condamné à la prison ferme, le 41bis justement. Détenu à la prison de Bancali (dans la province de Sassari), l’anarchiste de Pescara est en effet en grève de la faim jusqu’au bout depuis le 20 octobre dernier contre le 41bis et la réclusion à perpétuité.

Qui est Alfredo Cospito

Né à Pescara en 1967, Cospito est accusé d’avoir posé, entre le 2 et le 3 juin 2006, deux bombes à faible potentiel à l’école des carabiniers de Fossano, dans la province de Cuneo, dont l’explosion n’a fait aucune victime. Malgré cela, en juillet dernier, la cassation a reformulé l’accusation portée contre le prisonnier de massacre contre la sûreté de l’État, un crime qui prévoit également la réclusion à perpétuité, le soi-disant « jamais de fin de peine ». Après six années passées sous le régime de la Haute Sécurité, en avril dernier ses conditions carcérales se sont aggravées avec le passage au régime 41 bis.

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