La Pologne veut devenir une puissance dans la production d’énergie nucléaire et réduire ainsi sa dépendance au charbon, la plus élevée parmi les pays de l’Union européenne. Pour ce faire, elle ne regarde pas son voisin et partenaire de l’UE doté de la technologie atomique la plus avancée, à savoir la France, mais les États-Unis et la Corée du Nord. En effet, en quelques jours, Varsovie a signé des accords avec les américains Westinghouse et Séoul pour la construction de deux centrales électriques. Le plan prévoit un total de 8 réacteurs pour couvrir un tiers de ses besoins en électricité d’ici 2040.
Le dernier accord a été signé avec la Corée du Sud pour la construction de 4 réacteurs près de la ville de Konin, dans le centre du pays. « L’énergie nucléaire est sûre, propre et respectueuse de l’environnement », a déclaré le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki dans un message sur Facebook. La Pologne dépend du charbon pour environ 70 % de sa production d’électricité, mais les sanctions de l’UE contre la Russie ont compromis l’approvisionnement en lignite.
L’autre accord signé par Varsovie concerne la construction d’une centrale électrique dans le nord du pays. Les travaux seront confiés à l’américain Westinghouse, qui a battu la concurrence du français Edf. Selon les rumeurs qui circulent jusqu’à présent, celle fabriquée aux États-Unis sera la première centrale nucléaire polonaise à entrer en service. La mise en service complète est prévue pour 2033. La secrétaire américaine à l’Énergie, Jennifer Granholm, a salué la décision de Varsovie, la qualifiant de « grand pas dans le renforcement de nos relations avec la Pologne pour les générations futures ». « Cette annonce envoie également un message clair à la Russie : nous ne lui permettrons plus d’armer l’énergie », a déclaré Granholm dans un tweet. « L’Occident s’unira contre cette agression non provoquée, en diversifiant également les chaînes d’approvisionnement énergétique et en renforçant la coopération climatique », a-t-il ajouté.