Le stop sur le gaz russe devient indéfini

L’arrêt des livraisons de gaz à l’Europe par le géant énergétique russe Gazprom pourrait devenir irréversible. Selon Gazprom, les sanctions empêcheraient l’entretien du gazoduc Nord Stream, principale infrastructure d’acheminement du gaz russe vers le continent, qui relie directement les champs gaziers sibériens au nord de l’Allemagne via la mer Baltique : à capacité maximale, il peut transportent 55 milliards de mètres cubes de gaz mais depuis quelque temps le débit est réduit à un cinquième seulement.

La coupure d’approvisionnement en gaz de Gazprom devrait durer trois jours, jusqu’à 4 heures du matin le 3 septembre, mais à Bruxelles, on craint que tôt ou tard les flux ne soient définitivement interrompus. « La maintenance majeure de l’équipement Nord Stream 1 n’est pas possible en raison des sanctions occidentales », a déclaré le PDG de Gazprom, Alexei Miller, le premier jour de l’arrêt annoncé pour la maintenance du pipeline. Miller a ensuite souligné que pour la même raison, Siemens Energy n’est pas en mesure d’effectuer une maintenance régulière sur le Nord Stream.

Depuis que l’Union européenne a annoncé le plan RePowerEu pour parvenir à l’indépendance vis-à-vis des combustibles fossiles russes, les interruptions de flux dues à des problèmes techniques, à la maintenance et aux travaux sur les stations de compression continuent de se produire. L’interruption totale du flux, déjà annoncée le 22 août, et commencée aujourd’hui 31 août à 5 heures du matin (heure italienne), a été motivée par Gazprom pour des travaux de maintenance dans une station de compression du nord de l’Allemagne, d’où le gaz est ensuite exporté vers d’autres Pays de l’UE. La confirmation est également venue du réseau européen des gestionnaires de réseaux de transport de gaz (Entsog), qui a toutefois précisé que les travaux se déroulent en Russie et non au point de raccordement européen.

L’infrastructure Nord Stream avait déjà été arrêtée pour maintenance programmée sur une turbine du 11 au 21 juillet et a redémarré à une capacité réduite d’environ 40% par rapport à la norme. À la fin du mois, le débit avait encore été réduit à 20 %, à environ 38 millions de mètres cubes par jour, contre 66 dans les semaines précédant la maintenance. Encore plus tôt, à la mi-juin, le géant de l’énergie avait communiqué que l’approvisionnement en gaz ne pouvait être garanti que jusqu’à un volume de 100 millions de mètres cubes par jour, au lieu des 167 millions de mètres cubes prévus. Entre fin avril et mi-mai, cependant, les robinets en Bulgarie, en Pologne, aux Pays-Bas, au Danemark et en Finlande avaient été fermés, en raison de non-paiements en roubles comme demandé par les autorités russes.

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