Sur la côte nord de l’Espagne, non loin des chemins du Camino de Santiago parcourus chaque année par des milliers de pèlerins, se trouve une immense mine d’or. Selon les experts, le site contient jusqu’à 300 tonnes du métal le plus précieux au monde. Un montant qui fait de la mine de Salave, située dans la municipalité asturienne de Tapia de Casariego, le plus grand gisement d’or de toute l’Europe. Le trésor est caché à la vue des nombreux touristes de la ville surplombant la mer Cantabrique, mais le site minier est connu depuis l’époque des anciens Romains, qui ont rapporté environ 7 tonnes d’or au premier siècle. Alors plus personne n’a exploité le champ.
Pourtant, les tentatives de reprise de l’exploitation minière n’ont pas manqué. Une société canadienne a tenté d’obtenir des permis miniers en 2005 et, plus récemment, une société locale a également tenté de mettre en place des forages pour l’or. Mais les riverains et les tribunaux ont jusqu’à présent prévalu sur toutes les tentatives d’exploitation du champ.
En fait, de nombreux habitants de Tapia de Casariego craignent que l’impact environnemental de l’exploitation minière ne détériore leur qualité de vie. Outre l’impact grave sur le paysage qu’aurait la réouverture de la mine et la destruction irréversible du territoire que ce type d’extraction entraîne, les habitants craignent les procédés industriels très polluants nécessaires pour purifier l’or une fois extrait. Activités impliquant des rejets de matières toxiques susceptibles de compromettre à jamais l’environnement de la région. De plus, ceux qui vivent dans la zone de la mine ont même peur d’être expulsés de chez eux.
En 2010, la société AsturGold avait proposé un projet minier qui, pendant quelques années, semblait avoir ce qu’il fallait pour lancer les travaux. Mais en 2017, la Haute Cour des Asturies a bloqué les plans d’extraction. Les groupes environnementaux « No Oro » et les sociétés minières sont dans une impasse depuis des années.
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Cela ne signifie pas que les mineurs ont abandonné tout espoir. « Nous espérons commencer à produire de l’or dans la mine de Tapia dans trois ans », a récemment annoncé à la presse espagnole Jose Manuel Domínguez, directeur d’Exploraciones Mineras del Cantabrico. Le projet proposé par cette dernière société vise à extraire environ 31 000 kilos d’or en 14 ans, mais a déjà reçu plus d’un millier de plaintes pour des raisons environnementales, actuellement en cours d’examen. Le projet devrait créer 250 emplois dans la région, mais les habitants semblent toujours prêts à résister à la ruée vers l’or pour défendre leur territoire.