Paris, Berlin et Londres convoquent des ambassadeurs

Le bourreau iranien ne s’arrête pas, malgré la forte pression internationale. Aujourd’hui encore arrive la nouvelle de la énième condamnation à mort d’un jeune manifestant, la quatrième d’une liste qui semble sans fin. Kambiz Kharot, un Iranien de 20 ans récemment arrêté lors de manifestations à Zahedan dans le sud-est du pays, a été condamné à mort, selon Hrana. L’agence iranienne des droits de l’homme a déclaré que Kharot avait été reconnu coupable par le régime de Téhéran de « Muharebeh », c’est-à-dire d’inimitié contre Dieu, et de « corruption sur terre ». Selon des militants en ligne, la condamnation a été prononcée hier.

Il s’agit d’une énième manifestation de violence du régime des ayatollahs qui, le 7 janvier dernier encore, a envoyé à la potence Mohammad Karami et Mohammad Hosseini, deux hommes accusés d’avoir tué un milicien de la formation paramilitaire Basij lors des manifestations qui opposent depuis des mois la régime théocratique de Téhéran. En revanche, 519 personnes sont mortes lors de manifestations antigouvernementales en Iran suite au décès de Mahsa Amini, 22 ans, qui a perdu la vie après avoir été placée en garde à vue par la police morale parce qu’elle ne portait pas correctement le voile. Selon Hrana, parmi les victimes figurent 70 mineurs et 68 membres des forces de sécurité. En revanche, selon Hrana, plus de 19 000 personnes ont été arrêtées depuis le 16 septembre.

Deux autres condamnations à mort exécutées en Iran : la répression ne s’arrête pas

La réponse des chancelleries européennes

Des dizaines de personnes risquent d’être exécutées dans le cadre des manifestations en cours en Iran. Les autorités iraniennes utilisent la peine de mort comme moyen de répression politique pour semer la peur parmi les manifestants et mettre fin aux manifestations qui durent depuis des mois sans s’arrêter. C’est pourquoi la communauté internationale ne reste pas les bras croisés alors que Téhéran réprime violemment les manifestations qui ont éclaté en septembre dernier à propos de la mort de Mahsa Amini.

Les principales chancelleries européennes ont décidé de convoquer les ambassadeurs iraniens pour protester contre les exécutions. Berlin, Paris et Londres se sont alignés sur le même axe pour condamner fermement la répression du régime des Ayatollahs. Le Canada, en revanche, a imposé des sanctions à deux individus et trois entités iraniens pour leur implication dans la violation des droits de l’homme en Iran.

« Punir sérieusement les manifestants »

Les mesures de la communauté internationale interviennent le jour où l’ayatollah Ali Khameni, guide suprême de l’Iran, a attaqué les manifestants qui secouent le pays depuis près de quatre mois, exhortant les autorités à « les punir sérieusement et équitablement ».

Dans un discours prononcé à l’occasion de l’anniversaire de la révolte des habitants de Qom en 1978, Khamenei s’en est également pris aux manifestants qui, dans la nuit du 8 au 9 janvier, se sont réunis devant la prison de Rajaeishahr dans la ville de Karaj, après la nouvelle de la probable exécution des deux jeunes manifestants, Mohammad Ghobadlou et Mohammad Boroughani, condamnés à mort pour avoir participé aux manifestations en cours en Iran.

La répression, considérée par les autorités iraniennes comme une réponse adéquate aux blessures infligées aux agents de sécurité lors des manifestations, réduit toute chance pour les manifestants d’être entendus par le régime de l’ayatollah.

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