Aider les hommes violents à prévenir les féminicides : la loi qui instaure les Cams

25 novembre

Les centres d’écoute pour hommes maltraitants sont des installations qui offrent des conseils et un soutien psychologique aux hommes


Ils sont le revers de la médaille, ce sont les hommes violents. Les violents, ceux que la société a l’habitude de stigmatiser (à juste titre) et pour qui, le plus souvent, on n’imagine qu’un châtiment sévère. Mais il n’y a pas que cette route. Si l’objectif est de prévenir et d’arrêter la violence des hommes à l’égard des femmes, avant qu’elles ne deviennent des victimes, alors nous devons aller de l’avant, en agissant sur ceux qui ont tort. Comme l’explique la criminologue Margherita Carlini, les féminicides ne sont que la pointe de l’iceberg. En dessous il y a des familles dans lesquelles, sans atteindre le crime, la violence est quotidienne et enracinée. Il faut intercepter l’homme violent pour l’aider à comprendre la valeur négative de son attitude, le rééduquer et peut-être éviter un futur meurtre.

Pour cette raison, la sénatrice du Mouvement 5 étoiles Alessandra Maiorino, a lancé son propre projet de loi pour la création des Centres d’écoute pour hommes maltraitants (Cam). Ce sont des structures qui accompagnent et soutiennent psychologiquement les hommes qui ne parviennent pas à gérer leurs réactions et leurs émotions et qui ont peur de devenir violents ou de l’être déjà.

Alessandra Maiorino - photo du profil Facebook d'Alessandra Maiorino-2

« Parce que c’est l’autre côté de la médaille, l’autre côté de la lune que personne n’a voulu regarder jusqu’à présent. – a expliqué le sénateur Maiorino – La violence à l’égard des femmes a une matrice culturelle. Nous pensons qu’il y a seulement 30 ans tuer sa femme, soupçonnée d’être infidèle, donnait accès à une remise de peine. Aujourd’hui, la situation est inverse. Tuer ou faire violence à la personne avec qui on a ou a eu une relation est une circonstance aggravante. Grand exploit, mais dans l’ordinaire sentiment de beaucoup de gens, ce renversement n’est pas si enraciné. C’est pourquoi parler de rétablissement ou de rééducation des hommes violents est si difficile. Les hommes ont culturellement plus de mal à parler de leur vie intime, pourtant il faut briser ce tabou, qui est aussi un visage du machisme. Les hommes aussi sont fragiles et eux aussi ont besoin d’aide. Et s’ils n’arrivent pas à éteindre leur malaise, cela peut devenir de la violence. »

Que sont les Cams : Centres d’écoute des hommes maltraitants

Voici donc les Cams accompagnés de projets pilotes lancés avec des fonds européens et accessibles via les Asl locales. Toujours accueillir et écouter les hommes ayant des problèmes de violence. En Italie, les centres qui accueillent des hommes violentés sont actuellement une quarantaine. Le nombre le plus élevé est enregistré dans le Nord et le Centre du pays, avec une forte concentration en Lombardie et en Émilie-Romagne, puis en Toscane. Trop peu nombreux pour garantir une protection efficace des pentastellata.

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Avec cette proposition on irait vers une institutionnalisation des Cams au même titre que les centres anti-violence pour femmes maltraitées. Pas seulement. La nouveauté réside aussi dans la méthode par laquelle l’État passe pour intercepter les violents. Le crochet est la disposition de l’avertissement du questeur face à un cas de violence domestique. Au fond, face à l’avertissement, le questeur oriente l’homme vers ces centres de récupération. Si le présumé violent ne se présente pas au centre, cela deviendrait une condition d’aggravation de la situation en cas de poursuite ultérieure.

« Donc on agit vraiment en prévention parce qu’on va désamorcer la spirale de la violence avant même qu’elle ne se produise, avant qu’il ne soit trop tard. est-ce qu’ils doivent prendre conscience que certains comportements sont mauvais et, s’ils ne peuvent pas le faire par eux-mêmes, ils doivent se faire aider ».

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