Avortement, en défense de la loi 194 : « Il y a un combat en cours alors que l’Italie prend du retard »

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L’affaire « ombrienne » a ravivé le débat sur la question de l’avortement dans notre pays. Une décision « absolument politique » sans « fondement scientifique », estime Silvana Agatone, présidente de Laiga, qui réitère la nécessité de garantir l’application de la loi 194


Une décision « locale » devenue affaire nationale. C’est ce qui s’est passé après que le conseil régional de centre-droit en Ombrie a décidé de rétablir l’obligation d’hospitalisation de trois jours pour les femmes qui subissent une interruption pharmacologique de grossesse supprimant la possibilité de le réaliser en hôpital de jourrésolvant le débat sur l’application de la loi 194.

Parmi les différentes associations qui se sont immédiatement mobilisées contre le choix de la Région Ombrie figure Laiga, l’Association italienne libre des gynécologues pour l’application de la loi 194, qui dénonce ce qui s’est passé en Ombrie par le conseil dirigé par la Ligue du Nord Donatella Tesei risque de rendre l’accès à l’avortement même plus difficile pour les femmes, ainsi que d’autres problèmes liés à la protection de la santé pendant l’urgence liée à Covid.

Tesei a réitéré qu’il avait suivi les directives et défendu la santé des femmes, mais pour le président de Laiga Silvana Agatone, il s’agissait plutôt d’une décision « absolument politique » et qui « n’a aucun fondement scientifique », comme il l’explique à Aujourd’hui. « En ce moment, avec le coronavirus, la santé des femmes est mise en péril mais aussi celle des médecins », explique Agatone, selon qui pourtant la discussion qu’il a suscitée peut avoir un effet positif. « Peut-être que les gens commencent à comprendre quelque chose qu’ils n’ont peut-être pas eu l’occasion de rationaliser jusqu’à présent, à savoir qu’il y a une lutte en cours. C’est l’une des nombreuses batailles qui se livrent, mais c’est peut-être un peu plus visible que les autres choses qui ont été faites ces dernières années, qui ne semblent pas faire partie d’un plan plus large contre l’avortement et d’autres droits qui est plutôt bien présent », déclare Agatone.

Le président de Laiga cite l’exemple de la France, où depuis 2005 le médecin de famille est « délégué et préparé » pour donner les médicaments nécessaires à la femme et « même maintenant avec le coronavirus ils le font en télémédecine, la femme ne le fait pas ». n’a même plus besoin d’aller voir son propre médecin ». Agatone souligne également les coûts économiques et de gestion qu’implique l’obligation d’hospitalisation de trois jours sans, rappelle-t-il, avoir un véritable fondement scientifique. De plus, la France, comme de nombreux autres pays, autorise l’accès à l’avortement médicamenteux jusqu’à 63 jours, au lieu des 49 prévus par l’Italie. La France n’est pas le seul pays, au niveau européen mais pas seulement, et l’Italie se retrouve toujours en retard sur ces questions, tonne Agathon. « L’Europe fait aussi d’autres pas en avant, alors ne pense-t-on pas aux femmes ? C’est un discours qui ne tient pas ».

Hier, le ministre de la Santé Roberto Speranza a demandé au Conseil supérieur de la santé un avis sur l’interruption volontaire de grossesse par méthode pharmacologique, pour éventuellement revoir les directives en vigueur aujourd’hui. Celles-ci remontent à 2010 et recommandent trois jours d’hospitalisation pour le RU486. Agantone reste cependant prudent. « Qui sait ce qui en sortira. Cela pourrait avoir un résultat aussi bien positif que négatif. D’une part, c’est certainement un signe d’attention à la situation, d’autre part, nous devrons attendre et voir ce qui se passera. « .

Laiga, avec de nombreuses autres associations, fait partie des signataires d’une pétition en ligne pour garantir à chaque femme, sur tout le territoire national, accès à l’avortement médicamenteux pendant l’urgence Covid-19, s’alignant sur ce qui a déjà été prévu dans d’autres pays (France et autres). Les pétitions et les lettres ouvertes servent évidemment, dit Agatone, espérant cependant aussi une grande implication de la société civile et de la politique dans la défense de la loi 194 et des droits des femmes. « Lorsque leur avis a été demandé lors du référendum sur l’avortement, les citoyens italiens sont allés voter et se sont exprimés. Pourquoi devons-nous aller contre la volonté de la population italienne ? Et pas seulement les femmes ont voté, il y avait aussi des hommes. L’article 15 de la loi 194 dit que nous devons nous mettre à jour et permettre l’utilisation des techniques les plus modernes qui respectent la santé physique et mentale des femmes. Pourquoi devons-nous plutôt revenir en arrière ? ».

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