Congé paternité? Pas du tout, on plaisantait


Il n’y aura pas de prolongation du congé de paternité à trois mois. Le gouvernement s’était engagé à le faire mais la mesure n’a pas reçu les fonds nécessaires, comme l’a rapporté la députée du Parti démocrate Giuditta Pini, qui s’occupe de cette question depuis un certain temps.

« Lors de la discussion sur la loi sur la famille, j’ai pu engager le gouvernement à porter progressivement le congé de paternité à 90 jours. Nous étions forts avec une grande poussée de l’opinion publique et des jeunes – a écrit Pini sur Instagram – Le thème avait également atteint le les plus hauts niveaux de la politique et la ministre de l’égalité des chances Elena Bonetti a déclaré lors du G20 qu’elle travaillait avec le Parlement pour porter le congé à 3 mois. Tout a été annulé ».

Le congé paternité a été suspendu par le gouvernement

Il y a déjà des mois, Pini avait défini cet engagement « une petite grande victoire » qui, cependant, aurait eu besoin de faits concrets, c’est-à-dire de fonds et de décrets d’application, pour devenir réalité. Un engagement que le gouvernement a finalement mis de côté. Faire passer le congé paternité obligatoire des dix jours actuels aux 90 jours proposés par Pini aurait coûté 1,5 milliard. « Difficile, mais pas impossible étant donné qu’il s’agissait de rétablir un principe d’équité sociale », a souligné le député dém. « Il aurait été appréciable que la ministre Bonetti ait pris ses responsabilités et expliqué publiquement pourquoi le gouvernement n’augmentera pas d’un jour le congé paternité », conclut Pini. « Ma loi de le porter à 120 jours est toujours là. La bataille ne fait que commencer. »

« Nous sommes comme d’habitude : lorsqu’il s’agit de mesures qui amélioreraient la vie des femmes – même si dans ce cas les hommes seraient les premiers bénéficiaires – l’argent n’est jamais trouvé. On ne trouve pas d’argent pour construire des centres nourrissons et des écoles maternelles ; sont trouvés pour améliorer les services de soins aux personnes âgées et non autonomes ; ils ne sont pas trouvés pour faire de l’éducation sexuelle et relationnelle dans les écoles structurelles », a commenté l’écrivaine et militante Giulia Blasi sur Instagram pour lasvolta.it.

Tant sous le message de Pini que sous celui de Blasi, les commentaires sont presque tous des utilisatrices. Toujours sur Twitter, la plupart des commentaires sur l’actualité de la disparition à l’horizon de l’extension du congé paternité à 90 jours émanent de femmes. Il y a quelque temps Change.org Une pétition a été lancée pour demander un congé paternité allongé à trois mois. Pour ce faire était un père, Girolamo Grammatico, également auteur de plusieurs livres sur le sujet (Pères et filles : formation pour l’égalité femmes-hommes Et #Être aujourd’hui), en disant : « Il est injuste que les pères ne puissent pas s’occuper des fils et des filles dans les premiers mois fondamentaux de la vie et il est encore plus injuste que ces mois soient en charge des mères ! ». Même là, cependant, la plupart des commentaires viennent de femmes. Le congé paternité est une mesure qui intéresse les pères mais en Italie ce sont surtout les femmes qui en parlent. Je me demande pourquoi…

Faisons en sorte que ces 10 jours suffisent ?

La pandémie a encore entravé l’inclusion économique des femmes et accentué leurs difficultés. Selon un sondage réalisé il y a quelques mois par WeWorld Onlus et Ipsos, 1 femme sur 2 a vu sa situation économique se détériorer à cause du Covid-19 et 1 travailleur sur 2 a peur de perdre son emploi. En Italie, ce sont toujours les femmes qui s’occupent majoritairement des activités de garde d’enfants et, comme le rappelle l’Observatoire universitaire catholique, entre 2015 et 2019, plus de 80 % des bénéficiaires du congé parental étaient des femmes, même si sur la même période la part des pères qui en ont bénéficié est passé de 15 à 21 %. Le nombre de pères bénéficiant d’un congé paternité a également augmenté entre 2015 et 2019, passant de 83 000 à 136 000 (+ 64 %).

En Europe, comme c’est souvent le cas à d’autres moments, les autres pays sont déjà en avance sur l’Italie. Chez nous, le congé paternité n’a été introduit qu’en 2012, suite à une directive européenne publiée deux ans plus tôt. Du premier jour prévu (!) Nous avons atteint les dix jours actuels au fil du temps. Le congé de paternité est présent dans presque tous les pays européens. En Espagne, par exemple, le congé de paternité a été assimilé au congé de maternité et les deux parents ont droit à 16 semaines de congé. En France, les congés ont pratiquement doublé ces derniers temps.

Quand sera-t-il temps de vraiment faire quelque chose ? Les engagements, nous l’avons vu, restent de belles paroles s’ils ne sont pas suivis de faits. Et le fait est qu’une fois de plus les femmes sont laissées seules, tandis que le monde va ailleurs.

Les dernières données Istat sur les tendances démographiques en Italie ont suscité de nombreuses discussions. Parmi les femmes de la génération 1980, une sur quatre est sans enfant et en 2020 le nombre moyen d’enfants par femme est tombé à 1,24 contre 1,44 dans les années 2008-2010, celles de la fécondité maximale relative. Les femmes deviennent mères pour la première fois de plus en plus tard : en 2020, l’âge moyen à la naissance du premier enfant est de 31,4 ans.

D’année en année, nous continuons à lire des rapports similaires qui envisagent un avenir de plus en plus difficile pour l’Italie, mais au final, il semble toujours y avoir quelque chose de plus important à régler en premier. Dans une sorte d’éternel jour de la marmotte, tout le monde voit l’énorme « éléphant dans la chambre » gigantesque mais ça ne cesse de repousser (et en attendant peut-être que les femmes sont accusées de l’effondrement des naissances parce qu’au lieu de rester à la maison pour avoir enfants qu’ils osent étudier, ils cherchent un emploi, ils luttent pour le garder, ils s’engagent pour l’autodétermination et l’indépendance). Aujourd’hui, l’éléphant est toujours là, bien en vue. Mais même aujourd’hui, nous nous en occuperons demain. Au prochain engagement.

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