La Belgique a lancé son plus grand procès pénal avec la poursuite de djihadistes présumés accusés d’avoir dirigé ou aidé les attentats-suicides dans le métro et l’aéroport de Bruxelles qui ont fait 32 morts en 2016.

Le principal suspect dans le box des accusés, Abdeslam Salah, 33 ans, un mécanicien électrique, a confirmé son identité et sa profession. Salah, qui est français, a été condamné dans un procès séparé en France pour son rôle dans les attaques à Paris en 2015 qui ont tué 130 personnes.

L’un des neuf accusés présents, Osama Krayem, 30 ans, a refusé de se lever lorsque les accusés ont été présentés au tribunal de haute sécurité, un espace construit à cet effet dans l’ancien siège désaffecté de l’Otan. Un dixième suspect, Oussama Atar, 33 ans, aurait été tué en Syrie.

Abdeslam Salah en 2015.
Abdeslam Salah en 2015. Photographie : DSK/AFP/Getty

L’audience de mercredi a donné le coup d’envoi de la sélection du jury à partir d’un sondage réalisé auprès de plus de 1 000 citoyens. La cour devait choisir 12 jurés et 24 remplaçants potentiels qui devront assister à des séances quasi quotidiennes pendant les mois que durera la procédure. Les principales auditions probatoires commenceront le 5 décembre.

L’État islamique a revendiqué les attentats de Paris le 13 novembre 2015 et les attentats de Bruxelles le 22 mars 2016. Les enquêteurs pensent qu’ils ont été perpétrés par une cellule basée en Belgique qui comprenait Salah.

Le groupe planifiait d’autres violences, dont des attentats qui auraient visé l’Euro 2016 en France, mais a agi rapidement après l’arrestation de Salah le 18 mars.

Quatre jours plus tard, deux hommes se sont fait exploser à l’aéroport de Bruxelles et un autre dans une station de métro près du siège de l’UE dans le centre-ville.

Outre les personnes tuées, des centaines de voyageurs et de membres du personnel des transports ont été blessés. Six ans plus tard, de nombreux survivants, parents et secouristes disent qu’ils restent traumatisés.

Cinq des neuf accusés qui comparaissent sur le banc des accusés en Belgique ont été condamnés lors du procès français, y compris Salah, qui purge une peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle en France et risque une peine supplémentaire en Belgique.

Des centaines de témoins et de survivants témoigneront dans les mois à venir, certains espérant que raconter l’histoire du pire massacre commis en Belgique en temps de paix leur permettra de tourner la page.

Vitres brisées à l'aéroport de Bruxelles après l'attaque.
Vitres brisées à l’aéroport de Bruxelles après l’attaque. Photo : Reuters

« Je ne m’attends pas vraiment à beaucoup de réponses », a déclaré Sandrine Couturier, qui se trouvait sur le quai du métro Maelbeek lorsqu’il a été attaqué. Elle compte assister au procès pour faire face aux accusés. « Je veux me confronter à ce que des êtres humains sont capables de faire. Je dois accepter que tout le monde n’est pas bon. »

Comme de nombreux survivants des attentats, Mme Couturier dit avoir eu des pertes de mémoire et des difficultés de concentration. Plusieurs ont cherché à se faire soigner pour une dépression.

Sébastien Bellin, un ancien basketteur professionnel qui devait s’envoler pour New York le matin du 22 mars, a perdu l’usage d’une jambe dans l’attaque. Il a déclaré ne ressentir aucune haine envers les assaillants : « Cela me pomperait l’énergie dont j’ai besoin pour me reconstruire ».

Le procès devait commencer en octobre, mais une controverse a éclaté au sujet du banc des accusés, dans lequel ils auraient été détenus dans des box individuels en verre. Les espaces des accusés ont été reconstruits en un seul espace partagé.

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