Une maison sur le thème du nautisme sur la côte française, pour inverser la tendance | Intérieurs

Située au large de la côte ouest et reliée au continent par un pont, l’île de Ré est l’une des destinations balnéaires les plus prisées de France. Réputée pour ses villages pittoresques et ses 60 kilomètres de côte sablonneuse, elle a attiré au fil des ans un public aisé, essentiellement bourgeois, ainsi que des célébrités telles que Vanessa Paradis, le regretté designer Christian Liaigre, Orlando Bloom et Katy Perry. Virginie Deniot, qui dirige depuis vingt ans le cabinet d’architecture d’intérieur de son frère Jean-Louis, basé à Paris, est une autre adepte.

Virginie se souvient encore clairement de sa première visite sur l’île en 2008. « J’en suis tombée amoureuse », raconte-t-elle. « La lumière est incroyable et elle a un tel charme. Il y a des vignes, des tracteurs et des champs, et en même temps des ports, des voiliers et des plages. »

L'alcôve capitonnée, avec un mur bleu foncé, avec six grands tableaux carrés dessus, derrière.
Sitting pretty : l’alcôve rembourrée. Photographie : Stephan Julliard

Avec son mari, elle a d’abord acheté une maison dans l’un de ses villages, La Couarde-sur-Mer, qui présentait un seul inconvénient. « L’espace extérieur n’était pas assez grand pour installer une piscine », explique-t-elle. « J’en voulais vraiment une car il peut faire très chaud en été ». Aussi, lorsqu’une autre propriété plus spacieuse dans une rue parallèle s’est trouvée en vente, ils ont décidé de sauter sur l’occasion.

Entourée d’une cour généreuse, la maison a été construite dans les années 1940 par une famille bordelaise et est restée en leur possession depuis. Par un heureux hasard, le mari de Virginie la connaissait déjà. « Il connaissait les petits-enfants et avait joué dans la maison quand il était jeune », explique-t-elle. Peu de travaux avaient été effectués depuis. Il y avait des problèmes d’humidité, la cheminée ne fonctionnait plus et il n’y avait qu’une seule salle de bain. « Ils avaient des lavabos et des bidets individuels dans chaque chambre », se souvient-elle. L’intérieur était également assez sombre, avec des murs en bois et des sols en terre cuite, et la cuisine n’avait qu’une minuscule fenêtre.

Le salon au thème nautique, avec un tapis bleu, un canapé bleu et deux chaises bleues et blanches.
Terre à terre : le salon au thème nautique. Photographie : Stephan Julliard

Pourtant, la propriété n’était pas sans attrait. Elle possède des plafonds en bois, dont celui du salon qui intègre un vieux mât de bateau, ainsi qu’une gracieuse tourelle. De plus, le défi de la rénovation n’était pas vraiment un problème pour Virginie, étant donné que son frère est l’un des principaux décorateurs français.

Pour la maison de l’île de Ré, il a décidé d’ancrer les intérieurs dans le passé. Il a reproduit les portes, les moulures et autres détails architecturaux existants et a installé un sol en pierre dans un motif traditionnel en damier dans le hall d’entrée. Il a également intégré un certain nombre de meubles d’apparence plus classique, notamment un canapé de sa collection pour le fabricant anglais George Smith dans le salon et une paire de chaises curules en fer forgé des années 1940 près de la porte d’entrée.

Une tempête de sable murale dans une chambre à coucher.
Paysage de rêve : une tempête de sable murale dans une chambre à coucher. Photographie : Stephan Julliard

« L’idée était de donner l’impression que la maison appartenait à l’une de nos tantes », explique Virginie. « Nous voulions qu’elle ait l’air datée. La dernière chose que je souhaitais, c’était que l’on puisse deviner qu’elle appartenait à quelqu’un de mon âge. » Cela ne veut pas dire qu’ils ne se sont pas amusés. Ils se sont en partie inspirés du héros de bande dessinée belge Tintin, ce qui s’est traduit par l’utilisation de nombreuses couleurs bleues vives, dont la plus frappante se trouve dans la salle de bains de ses trois enfants – Montaine, Axel et Inès.

Virginie et Jean-Louis ont également joué avec les motifs et les imprimés, en particulier ceux créés par le designer suédois du milieu du siècle dernier, Josef Frank. « Il y a une sorte d’excentricité dans son style », note Jean-Louis, qui a également décidé de faire appel à la peintre décoratrice Florence Girette, basée à Paris, pour peindre les murs d’une des chambres d’amis, au rez-de-chaussée, comme une tempête de sable. Dans la même chambre, un couvre-lit blanc a été installé avec une bande bleue de chaque côté, décorée de pompons rouges. « C’est comme une piste d’atterrissage pour les marins », s’amuse Jean-Louis. « Après avoir vu le bleu de la mer pendant si longtemps, ils sont heureux de se retrouver au milieu d’une tempête de désert ».

Le traditionnel sol en pierre à damier bleu et blanc dans le hall d'entrée.
Vie de diamant : le sol traditionnel en damier dans le hall d’entrée. Photo : Stephan Julliard

Ce n’est qu’une des nombreuses références nautiques que l’on retrouve dans la maison. Parmi les autres, citons les portes encadrées de cordes, une sculpture de poisson dans le salon et une maquette du yacht de course du XIXe siècle, America, dans le hall d’entrée, un cadeau des anciens propriétaires de la maison.

La mer n’est peut-être pas loin, mais cela n’a pas empêché Virginie d’obtenir enfin sa piscine, malgré le dénigrement initial de certains voisins. « Ils considéraient que c’était plutôt vulgaire d’en avoir une au centre du village », avoue-t-elle. Mais il semblerait qu’ils commencent à changer d’avis, surtout après la canicule de cet été. Comme le dit Virginie : « Quand la marée est basse et qu’il fait plus de 35°C en plein mois d’août, une piscine n’est finalement pas une si mauvaise idée. »

Destinations de Jean-Louis Deniot est publié par Rizzoli au prix de 47,95 £.

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